Geneviève Damas habite avec ses quatre enfants de 6 à 14 ans à Bruxelles. Le gouvernement belge vient de fermer les écoles à cause du coronavirus. Ici elle raconte ses premiers jours après le confinement1. Vendredi 13 mars 6h30. Les premiers messages sur les comptes WhatsApp2 des classes des enfants. On recommande d’apporter des sacs pour reprendre le matériel scolaire à la maison. Les profs donneront du travail durant la période. 15h30. J’ai préparé des cookies au chocolat avec les enfants. J’explique qu’on commencera à travailler lundi, ce week-end, ce sera vacances ! Je me rends au supermarché pour nous préparer un dîner de fête le samedi. Il y a foule3 au Delhaize4. Foule mais plus d’oranges, ni farine, ni pains, ni oeufs, ni papier-toilette, ni essuie-tout. Quasi plus de pâtes. Je rafle5 ce que je peux avant de rentrer à la maison. 18h30. J’appelle les enfants pour une séance d’écolage6 de lavage de mains. Minimum quarante secondes, un max de savon, un frottement7 consciencieux8 entre chaque doigt. Je répète qu’ils ne peuvent plus embrasser les personnes extérieures à notre cellule familiale. Joséphine9 déclare : « Si on ne peut plus s’embrasser, on n’aura qu’à faire des câlins10. » En fin de journée, mon amoureux m’emmène dans mon restaurant préféré. Le dernier avant longtemps. Samedi 14 mars Le ciel est bleu, nous marchons dans la forêt. Nous croisons une mère avec ses trois enfants. À notre approche, elle leur crie de se reculer de deux mètres. Plus loin, deux grenouilles11 font l’amour sans s’inquiéter des distances de sécurité. Mon amie Christine m’appelle. Nous travaillons ensemble depuis quatorze ans. Avec son compagnon, ils ont prévu de se marier. Vu12 les restrictions, ils se voient obligés d’annuler la fête.

Geneviève Damas vit avec ses quatre enfants de 6 à 14 ans à Bruxelles. Le gouvernement belge vient de fermer les écoles de coronavirus. Voici l'histoire de ses premiers jours après l'accouchement1. Vendredi 13 mars 6h30. Les premiers messages sur les comptes WhatsApp2 des cours pour enfants. Nous vous recommandons d'apporter des sacs pour emporter les fournitures scolaires à la maison. Les professionnels donneront le travail pendant la période. 15h30. J'ai préparé des biscuits au chocolat avec les enfants. J'explique que nous allons commencer à travailler lundi, ce week-end, ce sera un jour férié! Je vais au supermarché pour nous préparer un dîner du samedi. Il y a foule3 au Delhaize4. Foule mais plus d’oranges, ni farine, ni pains, ni oeufs, ni papier-toilette, ni essuie-tout. Presque plus de pâtés. Je peux vous dire que je peux rentrer chez moi. 18h30. J'appelle les enfants pour une séance de lavage scolaire6. Minimum quatre secondes, un maximum de savon, un frottement7 consciencieux8 entre chaque doigt. Je répète qu'ils ne peuvent plus embrasser les personnes extérieures dans notre cellule familiale. Joséphine9 déclare: «Si nous ne pouvons plus nous embrasser, nous n'aurons pas à faire des veaux10.» À la fin de la journée, mon amant se souvient dans mon restaurant préféré. Le dernier avant longtemps. Samedi 14 mars Le ciel est bleu, on se promène dans la forêt. Nous croisons une mère avec ses trois enfants. A notre approche, elle parvient à récupérer deux mètres. Plus longtemps, deux grenouilles11 trouvent l'amour sans se soucier des distances de sécurité. Mon amie Christine m'a appelé. Nous travaillons ensemble depuis plus de quatre ans. Avec son compagnon, ils ont essayé de se marier. Vu12 restrictions, ils sont obligés d'annuler la fête.